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Apprentissage : alerte sur une aide en danger

La décision du gouvernement de réduire en 2025 la prime versée aux employeurs d’apprentis inquiète fortement le réseau des Chambres de Métiers et de l’Artisanat (CMA). En première ligne, CMA France et la CMA Grand Est tirent la sonnette d’alarme sur les conséquences à venir pour le recrutement, la formation et la pérennité des entreprises artisanales.


        
Une baisse qui met en péril une dynamique essentielle

Jusqu’ici fixée à 6 000 euros, l’aide unique versée aux entreprises formant des apprentis passera à 5 000 euros à partir de 2025 pour les structures de moins de 250 salariés. Si ce montant peut sembler encore significatif, il masque mal une réalité : dans un contexte de hausse du SMIC, d’inflation et de pression sur la trésorerie, cette baisse représente un frein pour de nombreuses TPE artisanales. 

"Cette prime est indispensable pour compenser le temps et les moyens investis par les artisans dans la formation des jeunes. La réduire, c’est risquer de casser une dynamique vertueuse qui permet chaque année à plus de 200 000 jeunes de se former dans nos entreprises", déclare Joël Fourny, président de CMA France. 

Une inquiétude partagée dans les territoires

Sur le terrain, les CMA constatent déjà les répercussions de cette décision. Christophe Richard, président de la CMA Grand Est, se fait l’écho des préoccupations des artisans de la région : 

"Dans l’artisanat, chaque contrat d’apprentissage est un pari sur l’avenir, mais aussi un investissement lourd en temps et en moyens. En baissant cette prime, le Gouvernement fragilise les petites entreprises, pourtant au cœur de la formation professionnelle en France."

Un risque pour l’avenir de l’artisanat

Derrière cette décision budgétaire se cache un risque réel : moins d’entreprises prêtes à accueillir des apprentis, donc moins de jeunes formés, avec à la clé un manque de repreneurs et des difficultés croissantes de recrutement dans le secteur de l’artisanat. 

Si le réseau des CMA reconnaît l’effort de différenciation selon la taille des entreprises, il regrette que les TPE ne soient pas davantage protégées. Il plaide pour un maintien de l’aide à 6 000 euros pour les entreprises de moins de 50 salariés, celles qui ont le plus besoin de soutien pour continuer à jouer leur rôle formateur.  

Des pistes pour des aides mieux ciblées

Par ailleurs, le réseau alerte sur de nouvelles mesures en discussion, notamment l’assujettissement possible aux cotisations sociales des rémunérations des apprentis dès 50 % du SMIC, ce qui viendrait alourdir encore le coût de l’apprentissage pour les artisans. 

Une mobilisation pour préserver l’avenir 

Dans ce contexte, le réseau CMA appelle à la vigilance et à une réévaluation de ces choix pour ne pas compromettre la dynamique actuelle de l’apprentissage dans l’artisanat. 

"Réduire l’aide aux entreprises formatrices d’apprentis, c’est prendre le risque de briser une dynamique essentielle pour notre jeunesse et nos entreprises. Maintenir cette aide à son niveau actuel, surtout pour les TPE, est une priorité pour garantir un avenir à notre jeunesse et la pérennité de nos savoir-faire", conclut Christophe Richard.